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Un peu d'histoire

Historique d'Aussevielle, (Aussaviéla) (Aoussobièlo)

En bordure de l’Ousse des Bois dans la plaine du gave de Pau, le village s’est vu attribuer plusieurs noms de baptême dont tous désignent « la ville ou le village de l’Ousse » issue vraisemblablement d’une villa gallo-romaine. Le village d'Aussevielle est assez récent (Moyen-Age) ; les traces les plus anciennes datent de 1342.

Ainsi il apparaît en 1342 sous le nom d’Ausse-Vielle puis, Ossebielle, Auceviele en 1385, et Osse-Bielle en 1402, avant d’adopter définitivement la graphie d’Aussevielle dès 1675.

Ce qui n'empêche pas de constater une présence humaine antérieure puisqu'on peut voir encore un oppidum sur un promontoire au faîte d’un coteau. Le « Turon de Terre Rouye » (terre rouge) ou « Serre de Poey » de 350 m sur 150 m, témoigne de l’ancienneté du village et certainement de l’occupation passée des Romains qui gardaient ainsi la voie menant à Beyrie en Béarn.

La situation du village, en périphérie de la banlieue ouest de Pau, lui a permis de sextupler sa population depuis 1968. Ainsi, peu à peu, le village à vocation rurale bascule vers le résidentiel, malgré le maintien de 4 exploitations agricoles.

Au XIV ème siècle, ce tout petit village ne comptait pas plus de 10 oustaüs, dont tout de même, celui du caperaa (curé) et celui du domenger (petit nobliau). Le fief possédé par celui-ci ne devait pas être de grande importance car il était inclus dans la seigneurie de Denguin et Vinholes, érigée plus tard en baronnie par lettres patentes de Louis XIV, en 1654.

Parallèlement à la seigneurie trônait une abbaye laïque. Jusqu’au XVII ème siècle, la famille de Foix en était propriétaire. Par la suite, on relève qu’en 1720 J-J de Monaix (rue à Pau) l’acheta pour 2300 livres le tout noble, précisait l’acte. Le dernier des abbés laïques fut le sieur d’Abbadie-Gozès.

Cette abbaye porta le nom de « maison Mousset », ancienne propriété de la famille Byasson (aujourd’hui érigée en Mairie).

On peut encore deviner la porte murée privée qui donnait directement accès à l’église.

Certaines de ces abbayes étaient dotées de finestrous pour assister aux offices de chez soi étant, bien au chaud.

Hormis l’abbaye, la maison la plus ancienne du village date de 1777 (propriété de la commune).

Un fait curieux résume les rapports seigneur-soumis : le seigneur d’Aussevielle percevait une redevance pour le bac…même lorsque celui-ci cessa son activité. Il avait maints autres privilèges encore actifs en 1789, dont celui dit des « eaux vives et mortes » qui interdisait aux paysans les travaux d’irrigation ou de drainage ; et celui des « herbes morte »s que le seigneur louait aux bergers transhumants après les récoltes, sans souci de la durée ou des dégâts causés aux terres qui devaient être réensemencées.

 

Les villageois purent exprimer tous leurs griefs à travers les cahiers de doléances. Ils cumulaient toutes sortes d’impôts et ne supportaient surtout pas d’aller travailler pour leur seigneur à Denguin, distant de 2000 toises (4 km). Ils étaient tenus d’aller en son château effectuer divers travaux : faucher, couper les bois, curer le canal du moulin et ce tout en payant la banalité. En outre l’interdiction de chasser ou de pêcher leur était intolérable.

Source : Lo Noste BEARN de Hubert DUTECH L’OUSSE

 

L'Oussère naît à Limendous, s'écoule vers l'ouest en passant au nord de Pau - où elle prend le nom d'Ousse des Bois - pour rejoindre le gave de Pau en amont de Denguin. L'Ousse des Bois draine le sud de la lande du Pont-Long qui occupe une des vallées mortes du gave de Pau, issue du grand glacier pyrénéen du système de Lourdes (Mindel) et abandonnée au Riss, lorsque le cours du gave a été dévié vers le sud (vallée de l'Ousse.).

L'Oussère traverse d'abord une zone de landes autrefois marécageuses, bien drainées maintenant, formant à l'est de Pau une zone agricole de plus en plus urbanisée. L'Ousse des Bois traverse ensuite les zones urbaines du nord de Pau et de Lescar, puis rejoint le gave en traversant des territoires encore utilisés pour l'agriculture à Poey-de-Lescar et Aussevielle.

Tout au long de son parcours ce cours d’eau traverse les communes de Limendous, Andoins, Nousty, Artigueloutan, Sendets, Idron, Pau, Lons, Lescar, Poey-de-Lescar et Aussevielle.

L'Église

Même si l’on ne connaît pas la date précise de l’édification de l’église d’Aussevielle, on peut situer sa construction au plus tard à la fin du Moyen-Age et l’on peut affirmer qu’il a toujours existé sur ce site au moins un oratoire. La paroisse est bien antérieure au XIVème siècle. Pees de Clos, curé d’Aussevielle, avait acheté un missel de Lescar.

Le clocher est caractéristique des très petites églises romanes de campagne. Il occupe la partie médiane du mur surélevé au dessus de la nef. Le clocheton est fermé car il prend de plein fouet les vents d’ouest dominants; un gros contrefort placé au milieu du mur lui donne un aspect massif.

Comme dans les églises très anciennes l’abside est à l’est (par exemple comme dans la cathédrale de Lescar ou l’église St Julien). Elle est donc orientée dans la direction supposée de Jérusalem.

A l’intérieur, une pierre tombale aujourd’hui disparue portait la date de 1640, époque où fut construit le presbytère

Une maison basse à proximité (mairie actuelle) est ce qui reste d’une abbaye laïque, ensemble clôturé par des murets en galets.

Le retable, dont il ne subsiste qu’une photographie, datait probablement du XVIIème ou XVIIIème siècle. Il représente St Jean Baptiste prêchant. C’est le patron de la paroisse. Il est d’une facture austère. En dehors du tableau il ne reste rien du mobilier ancien hors mis le bénitier et les fonds baptismaux très simples mais harmonieux.

L’église est fermée et transformée en " Temple de la Raison ", au moment de la Terreur. La cloche est probablement descendue.

Dans les années 1800, l’église est rendue au culte et la paroisse annexée à Siros. Plusieurs évêques ont visité cette église, aux alentours des années 1900 et plus près en 1961.

Il faut signaler aussi une cérémonie très émouvante dans l’église en 1919 : l’appel de tous les hommes ayant participé à la douloureuse guerre de 1914 - 1918, où quatre d’entre eux furent tués au combat.

L’église d’Aussevielle abrite donc dans ses murs la mémoire du village.

Source : association Histoire et Patrimoine

L’ Eglise rénovée en 2014 :